Résumé : Après avoir rempli la première partie de leur mission, Erwan et les prêtresses réalisent que Pauline, sur qui l'effet des larmes d'abeilles a cessé, a disparu. De retour dans la réalité, Erwan découvre que Cristo est mort et que ses grimoires sont éparpillés. Son ami Jérôme, qui gardait sa maison en son absence, lui apprend qu'une certaine Pauline est passée.
Notes : Tout avait commencé sur une petite route de campagne, dans la solitude silencieuse de la forêt bretonne. Pauline, jeune étudiante en sciences économiques, partait se mettre au vert pour réviser tranquillement ses examens. Mais les incartades de sa deuch , autrement dit une vieille 2 cv au moteur capricieux, allaient en décider autrement. Une panne malencontreuse avait obligé Pauline à se faire héberger chez Erwan, un métis solitaire qui vivait à l’écart du monde, entouré d’objets étranges. En feuilletant un vieux grimoire où il était question du petit peuple , Pauline n’avait pu s’empêcher de sourire, elle qui considérait toutes ces histoires de surnaturel comme de simples sornettes. Mais elle venait, sans le savoir, de mettre le pied dans un univers de fantasmagorie qui allait bouleverser son existence et celle de ses proches… Dans ce deuxième volet du Grand Mort, Erwan retourne à la réalité. Mais les choses ont bien changé, et le voilà qui erre dans Paris livré à la misère, sur les traces de Pauline. Il finit par mettre la main sur certaines de ses connaissances, mais le mystère ne cesse de s’obscurcir autour de lui tandis que la situation du pays semble aller de mal en pis… Régis Loisel, auteur comblé de Peter Pan, dessinateur de la Quête de l’Oiseau du Temps et Grand Prix d’Angoulême 2003, troque ici ses habits de scénariste-dessinateur pour le simple costume de raconteur d’histoires en association avec Jean-Blaise Djian. Vincent Mallié, le dessinateur du Grand Mort, se coule avec une aisance stupéfiante dans le style graphique de Loisel pour mettre en images ce récit fantastique aux accents humanistes prononcés. Le Grand Mort, d’après le nom d’un vieil homme d’une infinie sagesse qui aurait mis fin au chaos et à la soif de pouvoir, concilie avec une réussite certaine le voyage au-delà de la réalité et la plongée dans un quotidien qui ressemble au nôtre. Un quotidien où la misère ambiante et la décrépitude générale n’ont rien pour rassurer le lecteur, mais qui permet aux scénaristes de proposer leur vision du monde et d’attirer l’attention du lecteur sur les menaces qui pèsent sur nos sociétés contemporaines. Conte fantastique tout autant que manifeste politique, ce Grand Mort atteste du talent d’écriture de Régis Loisel et de son influence graphique toujours présente. On n’a pas fini d’entendre parler du dessinateur de Peter Pan…