La fabrique de malades |
Compl. Titre | ces maladies qu'on nous invente |
Auteurs | Boukris, Sauveur (Auteur) |
Edition | Le Cherche Midi : Paris , DL 2013 |
Collection | Collection Documents |
Collation | 1 vol. (236 p.) |
Illustration | couv. ill. en coul. |
Format | 22 cm |
ISBN | 978-2-7491-1825-3 |
Prix | 17 EUR |
Langue d'édition | français |
Sujets | Industrie pharmaceutique -- Marketing Maladies -- Facteurs de risque -- Aspect économique Médecine -- Pratiques déloyales Dépistage (médecine) -- Aspect économique |
Catégories | Santé. Cuisine.Techniques. |
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Contient :
Depuis des décennies, la médecine et ses employés utilisent toutes les stratégies pour faire de nous des malades, de préférence des malades chroniques, avec des traitements de très longue durée. On nous invente des maladies pour que chacun d'entre nous soit un malade potentiel. Tout homme bien portant est un malade qui s'ignore ! Cette formule célèbre du docteur Knock n'a jamais été autant d'actualité. Ces affirmations peuvent paraître choquantes et excessives. Choquantes, car elles signifient que l'on ne tombe pas malade, mais qu'on le devient, que la maladie serait une construction ou une fabrication destinée à justifier la prescription d'un traitement qui devrait être suivi le plus longtemps possible. Excessives, car elles signifieraient que le marketing médical peut influencer les médecins, créer des maladies et par conséquent augmenter artificiellement le nombre des malades, avec un seul but : inciter à consommer toujours plus de médicaments, de tests biologiques, d'examens divers. En résumé, tout serait fait pour développer la surconsommation médicale et la surmédicalisation. Malheureusement, ces affirmations, ces accusations pourrait-on même dire, ne sont pas gratuites : elles s'appuient sur l'expérience, la mienne et celle de nombreux professionnels de la santé. Je suis médecin, je prescris des médicaments et des examens de laboratoire, je fais du dépistage, je tente de faire en sorte que mes patients bénéficient de toutes les innovations techniques ou thérapeutiques. Mais, dans le même temps, je veille en conscience à ne pas leur nuire (ce qui paraît la moindre des choses mais ne va pas de soi !), à mesurer en permanence le rapport bénéfices/risques résultant pour eux de mes décisions, à les informer et à leur expliquer les choix que l'on peut faire ensemble dans une sorte de contrat moral et éthique. Je m'efforce de ne pas appliquer mécaniquement des recettes toutes prêtes et d'agir de façon personnalisée en tenant compte du mode de vie des malades, de leur culture, de leurs croyances. Faut-il le rappeler ? La médecine ne doit pas oublier l'humain, qui est au centre de ses préoccupations. Je ne prétends pas être un médecin exceptionnel. Simplement, comme beaucoup de mes confrères, j'estime indispensable et salutaire que nous nous posions des questions sur notre exercice médical, sur nos pratiques, sur la finalité de nos actes; bref, il me semble primordial que nous donnions un sens à ce que nous faisons.
Notes : Bibliogr. p. 229-230
Depuis des décennies, la médecine et ses employés utilisent toutes les stratégies pour faire de nous des malades, de préférence des malades chroniques, avec des traitements de très longue durée. On nous invente des maladies pour que chacun d'entre nous soit un malade potentiel. Tout homme bien portant est un malade qui s'ignore ! Cette formule célèbre du docteur Knock n'a jamais été autant d'actualité. Ces affirmations peuvent paraître choquantes et excessives. Choquantes, car elles signifient que l'on ne tombe pas malade, mais qu'on le devient, que la maladie serait une construction ou une fabrication destinée à justifier la prescription d'un traitement qui devrait être suivi le plus longtemps possible. Excessives, car elles signifieraient que le marketing médical peut influencer les médecins, créer des maladies et par conséquent augmenter artificiellement le nombre des malades, avec un seul but : inciter à consommer toujours plus de médicaments, de tests biologiques, d'examens divers. En résumé, tout serait fait pour développer la surconsommation médicale et la surmédicalisation. Malheureusement, ces affirmations, ces accusations pourrait-on même dire, ne sont pas gratuites : elles s'appuient sur l'expérience, la mienne et celle de nombreux professionnels de la santé. Je suis médecin, je prescris des médicaments et des examens de laboratoire, je fais du dépistage, je tente de faire en sorte que mes patients bénéficient de toutes les innovations techniques ou thérapeutiques. Mais, dans le même temps, je veille en conscience à ne pas leur nuire (ce qui paraît la moindre des choses mais ne va pas de soi !), à mesurer en permanence le rapport bénéfices/risques résultant pour eux de mes décisions, à les informer et à leur expliquer les choix que l'on peut faire ensemble dans une sorte de contrat moral et éthique. Je m'efforce de ne pas appliquer mécaniquement des recettes toutes prêtes et d'agir de façon personnalisée en tenant compte du mode de vie des malades, de leur culture, de leurs croyances. Faut-il le rappeler ? La médecine ne doit pas oublier l'humain, qui est au centre de ses préoccupations. Je ne prétends pas être un médecin exceptionnel. Simplement, comme beaucoup de mes confrères, j'estime indispensable et salutaire que nous nous posions des questions sur notre exercice médical, sur nos pratiques, sur la finalité de nos actes; bref, il me semble primordial que nous donnions un sens à ce que nous faisons.
Notes : Bibliogr. p. 229-230
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